Les batteries de voitures électriques ont une durée de vie d’environ 8 à 10 ans. La technologie de l’appareil et le comportement du conducteur ont bien entendu un impact sur cette longévité, qui peut parfois être longue (ou plus courte).
Le recyclage des batteries de voitures électriques est régulièrement pointé du doigt pour n’être pas assez efficace et générant des impacts néfastes pour l’environnement.
Qu’en est-il exactement ?
Les batteries sont considérées comme hors d’usage lorsque leur capacité de stockage est inférieure à environ 70% : on parle parfois de SOH, State of Health, pour désigner ce niveau d’usure.
Mais que deviennent-elles une fois qu’elles ne sont plus en capacité d’assurer une bonne autonomie aux véhicules électriques ?
Il faut savoir que ce n’est pas parce qu’elle est devenue obsolète pour un véhicule que la batterie électrique n’a plus d’utilité.
Les batteries peuvent en effet être réutilisées de deux manières :
- pour stocker de l’énergie : on parle alors de “seconde vie”,
- pour un réemploi de ses matériaux, au sein des filières de recyclage.
Pour commencer, faisons le point sur la réglementation.
Depuis 2006, une directive européenne oblige les constructeurs à recycler leurs batteries. En France, le code de l’environnement en vigueur depuis 2011 vient corroborer cette obligation.
Les fabricants doivent donc s’assurer que les batteries arrivées en fin de vie sont bien collectées par les filières de recyclage. Ce ne sont donc pas les constructeurs qui gèrent le traitement des composants mais bien des usines spécialisées.
Selon la loi, 50% du poids de la batterie doit être revalorisé par les unités de recyclage.
Dans la mesure où le marché de la voiture électrique est encore assez récent, elles reçoivent assez peu de batteries à recycler. Pour l’instant, l’essentiel des opérations concerne plutôt les batteries de smartphones, d’ordinateurs portables, etc.
Une batterie hors d’usage pour un véhicule conserve de la valeur. Avant d’être traitée dans une filière de recyclage, elle peut être utilisée pour sa capacité à stocker de l’électricité. Elle sera ainsi sollicitée pour alimenter en énergie :
- des habitations,
- des usines,
- des réseaux électriques
- et à stocker des énergies renouvelables.
Lorsque la batterie a épuisé ses capacités de stockage, elle est alors dirigée dans des usines de recyclage.
Les différents composants (électroniques, plastiques, et les cellules qui contiennent les métaux) sont d’abord désassemblés puis dirigés vers la filière de traitement adaptée.
Ensuite, les techniques diffèrent selon les usines : les cellules qui composent la batterie sont décomposées par broyage. Et après différents traitements (liquide ou thermique), une poudre de métaux (du lithium, du cuivre, du nickel, soit ceux-là mêmes qui avaient été utilisés lors de la fabrication de la batterie) est récupérée, puis remise à l’état solide. Ces poudres sont ensuite destinées à la fabrication de nouveaux objets.
Les scientifiques du secteur portent aujourd’hui leurs efforts sur des solutions qui permettraient de réutiliser les métaux recyclés pour la fabrication de batteries.
L’enjeu de cette boucle de recyclage est triple :
- permettre à l’Europe d’assurer son indépendance vis à vis des matières premières, extraites initialement dans des pays qui se situent hors de l’UE,
- réduire l’extraction de ces métaux, responsable de la pollution des écosystèmes.
- baisser le coût que représente la fabrication de la batterie et par ricochet, celui de la voiture électrique, qui reste pour l’instant plus chère qu’une automobile essence et donc moins accessible.
Actuellement, en fonction de la technologie de la batterie (lithium-ion, lithium-polymère, etc.), la revalorisation peut atteindre 70 % à 90 % du poids initial.
Les composants résiduels, le plus souvent plastiques, ne sont quant à eux pas recyclés. L’enjeu consiste aujourd’hui à atteindre 100% de valorisation de la batterie recyclée : cela passe par un travail de recherche pour améliorer le recyclage lui-même, mais aussi par une conception plus écologique lors de la phase de fabrication des batteries. Un élément qui devrait être encadré par une réglementation européenne encore plus stricte.
À un niveau plus quotidien, on comprend ainsi tout l’intérêt d’apporter ses piles et batteries hors d’usage dans les points de collecte. Il en existe des milliers en France, le plus souvent dans les enseignes de grande distribution (pour les piles) et dans les enseignes électroniques (pour les batteries). Vous pourrez les déposer facilement dans les containers dédiés à l’entrée du magasin ou auprès des services après-vente. Certaines communes organisent aussi très souvent des opérations de collecte.