La France met régulièrement en avant les enjeux de la mobilité électrique pour inciter ses concitoyens à évoluer dans leurs modes de déplacement. Mais qu’en est-il de la mobilité électrique au niveau européen ? La France fait-elle mieux que ses voisins ? Tour d’horizon.
Deuxième plus grand marché automobile après la Chine, l’Europe entend devenir un continent neutre en carbone d’ici 2050 et de mettre fin aux véhicules thermiques d’ici à 2035. Pour atteindre ces objectifs, le Vieux Continent s’est armé d’une réglementation forte en faveur de la mobilité électrique.
Brève histoire de la mobilité électrique en Europe
La mobilité électrique en Europe ne date pas d’aujourd’hui. Depuis de nombreuses années déjà, les instances européennes sont attentives aux enjeux de la mobilité électrique. Beaucoup s’accorderont toutefois pour dire que cette mobilité électrique s’est largement accélérée au cours de ces dernières années. On comptait, par exemple, près de 150 000 immatriculations de véhicules électriques sur le marché européen en 2017. Cinq ans plus tard, l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) dévoilait le nombre de 1,5 million d’immatriculations de véhicules électriques.
Importance de la transition vers la mobilité électrique
Le passage du véhicule diesel au véhicule électrique (raccourci du concept de mobilité électrique) s’inscrit dans un vaste contexte de lutte contre le réchauffement climatique, et de préservation de l'énergie. Au niveau européen (et mondial), les différentes instances gouvernementales semblent avoir pris conscience de l’impact de la pollution automobile sur le réchauffement de la planète, avec toutes ses conséquences environnementales et sociétales. Encourager (voire imposer) la transition vers la mobilité électrique est devenu indispensable pour ralentir le dérèglement climatique, et tenter de limiter, au mieux, les effets néfastes de la pollution automobile.
Statistiques sur les véhicules électriques en circulation
Depuis 2017, chaque année écoulée voit se réaliser un nouveau record du nombre d’immatriculations de véhicules électriques en Europe. Avec une croissance extraordinaire (à deux chiffres), la vente des véhicules à batteries électriques témoigne de la volonté des pays européens de basculer vers un mode de déplacement plus écologique. En Europe, en 2022, un véhicule vendu sur cinq est un véhicule électrique. En France, c’est presque un véhicule sur quatre. En juin 2023, la part de marché des voitures électriques dépassait celle des véhicules diesel.
Infrastructures de recharge disponibles
Dans ce paysage où tout semble rouler pour la mobilité électrique, il y a quelques freins. En Europe comme ailleurs dans le monde (sauf, peut-être, en Chine), l’offre en infrastructures et réseaux de recharge peine à suivre la conversion des conducteurs à la voiture électrique. En 2023, la France franchissait (enfin) le seuil des 100 000 bornes de recharge publiques, pendant que l’Europe enregistrait 460 000 bornes de recharge installées sur un an, avec de fortes disparités entre les pays. La multiplication des bornes de recharge demeure l’un des principaux enjeux de la mobilité électrique en Europe, en particulier lorsqu’on sait qu’une partie des automobilistes prétexte encore le manque de bornes de recharge pour conserver un véhicule thermique.
Politiques et réglementations en vigueur
Dans le but d’atteindre ses objectifs de mobilité électrique, l’Europe s’arme d’un arsenal législatif fort. En 2023, l’Union européenne a validé la fin de la commercialisation des voitures thermiques neuves à partir de 2035. Dans de nombreux pays européens, les mesures en faveur de la mobilité électrique se multiplient, avec un double enjeu d’interdictions (mise en place de zones à faibles émissions) et d’incitations (aides financières à l’achat d’un véhicule électrique).
’Europe n’est pas le seul continent à légiférer en faveur de la mobilité électrique. Aux quatre coins du monde, les initiatives se multiplient pour décarboner le parc automobile.
Asie : le cas de la Chine et du Japon
Avec près de 2 millions de bornes de recharge publiques, une industrie à la pointe de la technologie et des ventes annuelles qui s’affolent, la Chine se présente aujourd’hui comme le leader mondial de la mobilité électrique. À quelques centaines de kilomètres de là, le Japon tend à combler son retard avec son concurrent. En 2023, Toyota, principal constructeur auto japonais, annonçait une hausse de 50 % de ses dépenses en R&D pour développer de nouveaux modèles inscrits dans une démarche de mobilité électrique.
Amérique du Nord : le cas des États-Unis
Parfois taxés d’insouciance et d’irresponsabilité vis-à-vis du réchauffement climatique, les États-Unis œuvrent, eux aussi, en faveur d’une mobilité électrique. Nombreux sont les États à mettre en place des mesures pour réduire la part des véhicules thermiques et augmenter le nombre de véhicules électriques. Parmi les nombreux exemples, on pourra citer l’État de New York, qui a acté la fin des ventes de véhicules thermiques en 2035, ou la Californie, qui enregistre dès aujourd’hui 20 % de véhicules électriques ou hybrides dans les ventes de voitures neuves. Rappelons, toutefois, que le territoire présidé par Joe Biden connaît un retard considérable dans ce domaine par rapport à l’Europe ou la Chine.
En favorisant la mobilité électrique et le recours aux véhicules électriques pour les déplacements, l’Europe entend bien réduire les émissions de gaz polluants, et répondre ainsi à ses obligations prévues par les accords internationaux sur le climat. Reste que l’Europe comme les autres continents est confrontée à des défis majeurs, parmi lesquels :
- la capacité d’associer les conducteurs aux enjeux de la mobilité électrique, et de les convaincre de basculer vers un véhicule électrique ;
- la capacité de répondre aux besoins énergétiques des véhicules électriques avec une offre en électricité et en bornes de recharge suffisante.
Véritable enjeu pour la planète dans les prochaines années, la mobilité électrique implique une relation étroite entre les instances dirigeantes et les conducteurs. Au milieu de cette interaction, les constructeurs auto ont également leur rôle à jouer, en proposant des véhicules toujours plus propres et capables de s’inscrire dans ce concept de mobilité électrique.