Sur autoroute, le péage fait partie du décor. Si les automobilistes ont appris à composer avec depuis de nombreuses années, rares sont ceux qui, en pratique, s’y intéressent d’un peu plus près. Il y a pourtant beaucoup de choses à apprendre sur les différents péages existants.
Historique et raison d'être des péages
Le péage concerne aujourd’hui, en grande majorité, les automobilistes. Historiquement, cela n’a pas toujours été le cas. Au tout début de l’introduction du concept de péage, ce dernier s’applique en effet aux personnes circulant à pied (et pour cause, il n’y avait pas encore de voitures !). Défini comme le droit dont il faut s’acquitter pour franchir un passage, le péage se fait monnaie courante au fil de l’Histoire, en particulier à l’entrée des villes. Au Moyen Âge, il fallait ainsi s’acquitter d’une taxe pour les personnes, les animaux et les marchandises pour emprunter un chemin, une route ou un pont. La taxe ainsi prélevée (aussi appelée octroi) permettait alors d’entretenir le passage emprunté.
Importance économique et infrastructurelle
De nos jours, la vocation du péage n’a pas beaucoup changé. S’il concerne désormais quasi exclusivement les automobilistes, le péage poursuit toujours le même objectif : faire payer aux usagers d’un passage l’entretien, voire la construction, de ce passage. Il s’agit pour l’État de faire financer les infrastructures (autoroutes, mais aussi ponts, etc.) par le péage plutôt que par l’impôt. De fait, les péages sont généralement gérés par des entreprises privées, qui bénéficient alors d’une concession d’exploitation accordée par l’État. En France, les péages se retrouvent principalement sur le réseau autoroutier, ou pour autoriser l’accès à des ouvrages d’art particuliers (pont de Normandie, viaduc de Millau, etc.). Certains tunnels sont également équipés d’un péage.
Il existe aujourd’hui différents types de péages, avec une majorité de péages dits "classiques".
Péages à barrière
Comme son appellation le laisse facilement deviner, ce type de péage se compose d’un système de barrière qui permet d’autoriser/d’interdire le passage du péage à un véhicule selon sa classe, sa hauteur... Dans la plupart des cas, le péage à barrière fonctionne en circuit fermé. L’automobiliste accède à la portion de route convoitée via un premier péage. Il rencontre ensuite un deuxième péage à barrière à sa sortie.
Péages à ticket
Là encore, pas de grande surprise. Ce type de péage nécessite le retrait/la présentation d’un ticket pour pouvoir emprunter le passage convoité. Dans certaines situations, le péage à ticket peut être ouvert. L’automobiliste ne rencontre alors qu’un seul péage, à l’entrée de la zone soumise au péage.
Péages urbains
En Europe et un peu partout ailleurs dans le monde, de plus en plus de grandes agglomérations mettent en place un système de péage urbain. Il s’agit, ici, de faire payer aux automobilistes l’accès à une zone définie, le plus souvent le centre-ville. L’objectif de ce type de péage est de limiter la pollution et le trafic automobile. Dans la plupart des péages urbains, des caméras de vidéosurveillance sont installées aux abords de la zone concernée. Ces dernières procèdent à une analyse des plaques minéralogiques des véhicules, qui sont ensuite comparées à la base de données regroupant les conducteurs qui se sont acquittés, en amont, de leur droit de péage.
Le péage tel qu’on le connaît depuis plusieurs décennies (avec système de barrière et paiement par ticket) serait-il amené à disparaître ? Sur les autoroutes, de nombreux automobilistes soulignent les inconvénients du péage : nécessité d’un arrêt au péage avec une perte de temps sur le trajet, longues files d’attente en période d’affluence sur les autoroutes. Pour pallier ces inconvénients, des entreprises innovent et proposent des solutions alternatives au système de péage classique.
Télépéage
C’est la solution la plus simple, aujourd’hui, pour échapper aux files d’attente et aux arrêts au péage. Avec un badge positionné à l’avant du véhicule, le système télépéage facilite le passage au péage. Particuliers ou professionnels des sociétés de transport peuvent bénéficier des avantages du badge télépéage et profiter d’un passage plus rapide au péage avec :
- les barrières qui se lèvent automatiquement dès la détection du badge ;
- une facturation automatique via le compte associé au badge télépéage, pour supprimer le paiement sur place ;
- des voies de circulation réservées.
Il suffit pour cela de souscrire un abonnement auprès d’un prestataire comme Ulys. À noter que l’abonnement télépéage inclut très souvent tout un ensemble de services, notamment pour les professionnels.
Péage sans arrêt (free-flow)
Sorte de télépéage sans barrière, le péage sans arrêt, ou free-flow, s’invite progressivement sur les autoroutes françaises. Le principe ? La technologie identifie chaque véhicule qui passe au péage, grâce à sa plaque d’immatriculation ou à son badge télépéage. Il n’est donc plus nécessaire de ralentir ni de marquer l’arrêt au péage devant les barrières. Le conducteur n’a plus à se soucier du paiement du péage, tout est automatisé.
Péages basés sur la distance ou le temps
Il existe, enfin, des péages qui appliquent des tarifs en fonction de la distance parcourue, ou en fonction du temps de trajet. Ces péages concernent principalement les entreprises spécialisées dans le transport, avec un tarif pour les poids lourds. Le postulat de mise en place de ce type de péage se résume à un principe simple : plus vous polluez, plus vous payez.
Présent depuis des siècles sur le territoire français, le péage tend progressivement à se moderniser. L’objectif : adapter le péage aux attentes et aux exigences des automobilistes. La mise en place de nouvelles formes de péage au détriment des péages "classiques" ne se fait toutefois pas sans heurts. En 2023, l’instauration d’un péage en flux libre (free-flow) sur l’A79 a connu de nombreux désagréments, avec la multiplication des factures impayées, et une incompréhension du fonctionnement de ce système de la part des usagers.