Il y a encore quelques années, certains constructeurs de voitures électriques, notamment Renault avec son modèle Zoé, obligeaient les clients à recourir à la location de batterie lors de l’achat d’un véhicule. Cette solution est aujourd’hui dépassée, d’une part grâce au développement technologique des batteries, et d’autre part suite à l’évolution des modes d’achat de voiture électrique. On fait le point.
Alors que depuis 2018, Renault a abandonné l’obligation de louer la batterie à l’achat d’une Zoé, cette pratique reste encore associée au constructeur. La raison en est le succès commercial de ce modèle, qui fut l’un des premiers “best-sellers” parmi les véhicules électriques. Et cette location obligatoire, souvent jugée négativement, est encore aujourd’hui parfois perçue comme un frein à l’achat, alors qu’elle n’est plus d’actualité. Qui plus est, l’offre de location de batterie a même disparu depuis 2021 des grilles tarifaires pour la Zoé. Il est donc largement temps de se défaire de cette idée reçue.
Comme Smart à la même époque, et Citroën avec sa e-Mehari, Renault avait considéré que la location de batterie constituait un avantage pour les clients de sa voiture électrique Zoé. Le recul sur la durée de vie des batteries n’était pas encore aussi grand qu’aujourd’hui, et le constructeur pensait ainsi rassurer les acheteurs. La garantie offrait le remplacement sans frais de la batterie, si celle-ci perdait une part trop importante de sa capacité.
Un autre argument concernait le prix de vente de la Zoé. A une époque où le kWh était bien plus cher qu’aujourd’hui, le prix de la batterie constituait une part encore plus importante dans le prix d’achat total d’une voiture électrique. Ainsi la location devenait un argument commercial et évitait à l’acheteur de débourser une somme trop élevée à l’achat. Une Zoé sans batterie permettait, selon l’estimation de Renault, d’économiser environ 8 000 euros sur le prix de vente.
En contrepartie, le conducteur devait s’acquitter chaque mois de frais de location, qui étaient dus quelle que soit l’utilisation du véhicule électrique. Même si différents forfaits étaient proposés, “petit rouleur” ou illimité, les mensualités étaient conséquentes et pouvaient atteindre les 100 euros.
Chacun de ces arguments a trouvé une réponse, que ce soit dans les nouvelles pratiques ou grâce aux avancées technologiques.
- La durée de vie des batteries est aujourd’hui bien connue, ainsi que leur autonomie, et les inquiétudes à ce sujet n’ont plus lieu d’être. Les batteries de voiture électrique atteignent facilement 10 ou 12 ans d’âge, et leur garantie tourne autour de 8 ans, ou 160 000 kilomètres.
- Le prix des batteries continue de baisser. Même si c’est toujours le premier poste en termes de coût dans une voiture électrique, l’économie réalisée si l’on se passe de batterie se réduit.
- La location longue durée (LLD) gagne du terrain dans le marché de l’auto, avec des offres d’entretien tout compris, et des garanties capables de rassurer les clients les plus inquiets.
- Les aides à l’achat d’un véhicule électrique permettent de s’approcher du coût d’une voiture thermique, ce qui rend moins intéressant le fait d’acheter une voiture sans batterie.
On trouve parfois dans les annonces de voitures d’occasion ces modèles (Zoé, Smart…) encore liés à une offre de location de batterie, ce qui peut constituer un frein pour certains acheteurs. En effet, on se voit mal continuer à effectuer les paiements indéfiniment pour une voiture dont la valeur a baissé, et baissera encore. Il est également possible que le contrat du précédent conducteur prévoit un nombre de kilomètres annuels qui ne correspond pas à votre usage.
Il est heureusement possible de racheter la batterie d’une voiture électrique auprès du constructeur. Pour cela, il est conseillé au préalable de faire tester la fiabilité et l’autonomie de la batterie. Il existe des organismes qui délivrent des certificats justement pour le cas de rachat d’une batterie d’occasion.