A l’achat, les véhicules électriques ont un prix en moyenne plus élevé que leurs équivalents thermiques, même si de nombreuses aides permettent d’en faire baisser le coût. Dès lors, autant s’assurer que cet investissement se révélera profitable sur le long terme. Quelle est la durée de vie d’une voiture électrique ? Quels types de pannes sont-elles susceptibles de rencontrer ? Quel recul avons-nous sur leur fiabilité ? Autant de questions qui méritent que l’on s’y arrête.
Si la voiture électrique se démocratise rapidement, on manque encore de données consolidées et d’études de grande envergure sur leur fiabilité à long terme. Ce n’est pas étonnant, s’agissant d’un marché qui a été multiplié par 10 ces six dernières années, et qui est donc très récent. Pour le moment, la plupart des chiffres disponibles sont diffusés par les marques elles-mêmes. Ainsi, Tesla affirme que des Model S ont dépassé 300 000 km au compteur sans que leur batterie ne perde significativement leur efficacité. Une grande étude indépendante a été lancée en 2020 en Allemagne par l’université de Sciences Appliquées d'Esslingen. D’une durée de trois ans, elle porte sur la fiabilité à long terme des moteurs à rotor, qui équipent tous les véhicules électriques. Il faudra donc attendre encore un peu avant d’avoir les résultats de cette étude.
C’est une équation basique, mais qui s’avère justifiée : de conception beaucoup plus simple que son équivalent thermique, le moteur électrique est moins sujet aux avaries. Pas de boîte de vitesses ni d’embrayage, pas de pistons qui s’encrassent, pas d’huile ni donc de vidange, pas de courroie de distribution qui risque de casser. C’est d’ailleurs pour cette raison que les révisions sont moins fréquentes pour une voiture électrique : chaque 30 000 km seulement, contre 15 000 à 20 000 km pour un véhicule thermique.
Si le moteur des voitures thermiques est plus complexe que celui des véhicules électriques, ces derniers possèdent toutefois une particularité qui fixe souvent les inquiétudes : la batterie. Qu’en est-il de sa durée de vie ? En fait, celle-ci ne se calcule pas en temps, ni en kilomètres parcourus, mais en nombre de cycles de charge / décharge. La longévité d’une batterie se situe en moyenne entre 1 000 et 1 500 cycles de charge. On estime donc que, si vous parcourez 20 000 km par an, votre batterie pourra durer 8 à 10 ans ! Ces chiffres se rapprochent d’ailleurs des durées de garantie offertes par les constructeurs sur leurs batteries. Ainsi, la batterie équipant la Zoé de Renault, qui dispose d’une capacité de 52 kWh, est garantie 8 ans, ou 160 000 km.
Un des scénarios catastrophes qui se présentent à l’esprit quand on songe aux voitures électriques, c’est la “panne sèche”. Et c’est compréhensible, étant donné que la principale différence entre un véhicule électrique et un véhicule thermique, du point de vue du conducteur, c’est le mode d’alimentation en énergie. Il faut se familiariser avec les capacités de batteries, apprivoiser le kilowattheure (kWh) qui est leur unité, et s’habituer à raisonner en kWh au 100 km… Autant de méconnaissances, qui peuvent être sources d’anxiété. Pas d’inquiétude pour autant : avec des capacités de batteries toujours plus grandes (jusqu’à 100 kWh), et donc une autonomie qui s’allonge, pas de risque de tomber en “panne d’électricité”. Et n’oublions pas qu’en France, le trajet moyen en voiture est de moins de 36 km.
L’idée qu’il serait bon pour une batterie de voiture électrique d’être vidée complètement puis rechargée à 100% est un mythe. Au contraire, pour garder votre batterie dans un état optimal, il est conseillé de conserver la charge de la batterie entre 20% et 80% de sa capacité totale. Enfin, il est conseillé d’attendre un peu après la recharge de votre batterie avant de prendre le volant, pour laisser à celle-ci le temps de refroidir.
De bonnes habitudes de conduite sont également à prendre si vous comptez préserver la batterie de votre voiture en bon état le plus longtemps possible :
- Évitez les accélérations brutales, qui usent la batterie.
- Roulez régulièrement avec votre auto : celle-ci s’abîmera plus rapidement si elle reste longtemps à l’arrêt.
- Veillez à garder vos pneus bien gonflés.
- Ne transportez pas de charges trop lourdes (coffre de toit, porte-vélos, etc.).
- Pensez à utiliser le frein moteur le plus souvent possible : il permettra d’augmenter l’autonomie de votre batterie en produisant de l’énergie.
- Fermez les vitres lorsque vous prenez de la vitesse, et utilisez la climatisation et le chauffage avec parcimonie (et toujours les vitres fermées).
L’automobile-club allemand (l’ADAC) a récemment mené une étude pour déterminer les causes principales des pannes touchant les véhicules électriques. En 2020, voici les différentes sources d’immobilisation de ces véhicules :
- la batterie, avec 54% – mais la batterie 12 V, celle qui figure aussi sur les modèles essence ou diesel ;
- les défauts d’électricité générale et d’éclairage (15,1%) ;
- les problèmes de pneus (14,2%) ;
- enfin, les défaillances spécifiques aux véhicules électriques, c’est-à-dire qui concernent le moteur électrique, la batterie de traction ou la recharge, ne représentent que 4,4% des pannes.
Les voitures électriques sont loin d’être la plus grande part du marché auto d’occasion. Toutefois, il est déjà possible de trouver en seconde main les modèles les plus répandus, comme la Zoé de Renault ou la Model 3 de Tesla, y compris toujours couverts par la garantie constructeur. La composante à surveiller, encore une fois, est la batterie, afin de vérifier qu’elle n’a pas trop perdu de sa capacité de recharge, et donc de son autonomie. Soyez également vigilant, en cas de troisième main, à la durée de garantie de la batterie : si celle-ci est dépassée, le remplacement éventuel pourra représenter une grosse dépense.